Qu’est-ce que les mentions « j’aime » des médias sociaux, plusieurs trousseaux de clés et un contenant de détergent à lessive ont en commun? Ils ont tous aidé la Section des enquêtes spéciales (SES) de la Société d’assurance publique du Manitoba (SAPM) à découvrir les cinq premières tentatives de fraude à l’assurance-automobile dans la province cette année.
La fraude à l’assurance se présente sous toutes ses formes et coûte cher à tous – il en coûte au Manitoba environ 50 $ par année pour chaque client, selon les données de la Société d’assurance publique du Manitoba. Afin de sensibiliser les clients à ce coût supplémentaire, l’assureur automobile public compile et publie une liste annuelle de cas particuliers fondée sur les économies financières estimées réalisées par les clients de la SAPM et sur les techniques utilisées pour confirmer des actes et des déclarations frauduleux.
« Notre équipe à la SES travaille sans relâche à enquêter sur les réclamations douteuses afin de s’assurer que les bonnes réclamations sont payées et que le bon montant est versé », déclare Marnie Kacher, cheffe de l’exploitation, SAPM. Grâce à leurs efforts dévoués en 2022, la SAPM a clos près de 3 000 enquêtes, ce qui a permis aux clients de réaliser des économies de plus de 14 millions de dollars en réclamations ».
Toute personne ayant de l’information sur la fraude à l’assurance-automobile est invitée à communiquer avec la ligne INFO-Crime de la SAPM au 204-985-8477 pour les résidents de Winnipeg ou au numéro sans frais 1-877-985-8477 pour les personnes habitant à l’extérieur de Winnipeg, ou à envoyer de l’information en ligne à mpi.mb.ca. Tous les appels et les signalements sont anonymes.
No 1 : Linge sale
Après avoir signalé à la police et à la SAPM que son véhicule avait été volé à son domicile, un titulaire de police a signé une déclaration solennelle à un expert en sinistres, affirmant que le véhicule assuré avait été volé et détruit par un incendie.
Lorsqu’on l’a trouvé, un contenant en plastique servant à tenir des dosettes de détergent à lessive se trouvait près de la voiture brûlée.
Après une enquête plus approfondie menée par les forces de l’ordre et la SES, il a été signalé que la voiture et le demandeur avaient été repérés plus tôt au cours de la journée à une station-service, où ce dernier remplissait un contenant similaire d’essence.
Après qu’on a présenté la preuve à l’individu, il a admis que l’incendie était accidentel et que le véhicule n’avait pas été volé, comme il avait indiqué dans sa déclaration initiale.
La réclamation a été refusée parce que le titulaire de police avait fait une fausse déclaration, ce qui a fait économiser aux clients de la SAPM environ 24 400 $.
No 2 : Blessures exagérées
Une personne dont le véhicule a été heurté par un autre conducteur qui changeait de voie a été jugée admissible à des prestations de remplacement du revenu et à une aide pour les soins personnels dans le cadre du Régime de protection contre les préjudices personnels de la SAPM en raison de l’ampleur de ses blessures.
Elle a prétendu qu’elle souffrait, entre autres, d’une commotion cérébrale, de maux de tête, d’étourdissements, de douleurs au dos, aux genoux et au cou et d’une blessure à la cheville. Elle a affirmé que ses troubles étaient si graves qu’elle ne pouvait pas ouvrir de bouteilles d’eau, soulever un stylo et que sa mobilité était limitée en raison de problèmes d’équilibre, des nausées et des douleurs dans tout le corps. Elle prétendait qu’elle pouvait à peine sortir du lit.
Une enquête a été ouverte, et la surveillance a montré que la personne était beaucoup plus active qu’elle ne l’avait signalé. Les enquêteurs l’ont vu marcher sur de longues distances, y compris faire des courses pendant des heures dans plusieurs magasins, soulever des sacs d’épicerie et conduire une moto à plusieurs occasions.
À la lumière de l’enquête, la personne a été avisée qu’on mettait fin à ses prestations. La SAPM a fait économiser aux clients plus de 300 000 $ en refusant la réclamation.
No 3 : Amis menteurs
Un assuré a déclaré être retourné à son véhicule en constatant qu’il avait été endommagé par une semi-remorque à proximité. Il a également indiqué que l’autre conducteur avait déjà signalé la collision à la SAPM et qu’il avait accepté la responsabilité de la collision.
Après une enquête plus approfondie de l’équipe de la SES, celle-ci a découvert que les deux personnes se connaissaient et interagissaient souvent publiquement sur les réseaux sociaux. Une fouille du véhicule endommagé a révélé des contenants de liquide de refroidissement et d’huile sur le siège arrière et, après une inspection complète, il a été déterminé que le moteur du véhicule s’était grippé en raison d’un manque d’huile. Le coût de réparation pour les graves problèmes mécaniques était évalué à 45 000 $.
Lors de l’entrevue, le deuxième conducteur a confirmé qu’il avait intentionnellement heurté le véhicule avec un camion de déménagement loué après que le propriétaire du véhicule lui avait demandé de l’aide. Le propriétaire a également admis avoir mis en scène la collision.
Grâce au refus de cette réclamation, les clients ont économisé plus de 50 000 $.
No 4 : Interprétation sous influence
Après avoir été impliquées dans un accident au cours duquel un seul véhicule a fait des tonneaux, trois personnes dans un état d’ébriété avancé ont été retrouvées par les forces de l’ordre à l’extérieur d’un camion lourdement endommagé dont tous les sacs gonflables avaient été déployés.
Il n’y avait pas de témoins de l’incident, et les forces de l’ordre n’avaient aucun moyen de déterminer qui conduisait le véhicule assuré. Toutefois, une personne a soulevé plus de soupçons que les autres, car le camion était immatriculé au nom de sa conjointe.
Une des personnes a été arrêtée pour ivresse, est demeurée détenue pendant la nuit et a été libérée le lendemain sans être inculpée. Quelques jours plus tard, la même personne a fait une réclamation auprès de la SAPM pour une collision impliquant un seul véhicule, en indiquant que le véhicule avait roulé après avoir heurté une ornière. Elle a également affirmé qu’elle était seule dans le camion et n’avaient consommé aucune drogue ou alcool au cours des 24 heures précédentes.
Après avoir reçu une déclaration solennelle de l’individu, la demande a été renvoyée à la SES, qui a rapidement appris que la police s’était rendue sur les lieux de l’accident. La réclamation a été refusée en raison de la fausse déclaration fournie, ce qui a fait économiser aux clients, selon les estimations, 62 000 $.
No 5 : Une histoire clé
Une personne a fait une réclamation pour le vol de son véhicule, signalant que son véhicule utilitaire sport avait été volé à son lieu de travail pendant son quart de nuit. Tout en parlant avec les forces de l’ordre, elles ont remarqué qu’il était en possession d’un trousseau de clés, après avoir égaré le seul autre trousseau. Toutefois, au moment où elle a déposé une réclamation auprès de la SAPM, elle a mentionné qu’elle avait les deux trousseaux de clés au moment du vol présumé.
Le véhicule a été récupéré et remorqué jusqu’à l’enceinte de la SAPM où les techniciens l’ont examiné. L’examen a permis de conclure que le dispositif d’immobilisation installé était opérationnel et fonctionnait comme prévu. Un signal radio de fréquence codé et programmé d’un transpondeur est nécessaire pour permettre au moteur de démarrer et de continuer à fonctionner. Par conséquent, une clé programmée est la seule façon de démarrer le véhicule. De plus, l’enquête a révélé que l’allumage du véhicule n’avait été ni manipulé ni endommagé.
Comme les deux trousseaux de clés étaient en possession du client malgré les rapports contradictoires initiaux, la réclamation a été rejetée, ce qui a permis d’économiser plus de 38 000 $ aux clients de la SAPM.
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Dans l’ensemble, l’enquête et la découverte de ces cinq principales allégations frauduleuses par la SES de la SAPM ont permis aux contribuables manitobains d’économiser près d’un demi-million de dollars en 2022.
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