Alors que la pandémie de COVID a perturbé une grande partie des activités normales dans notre province, les arnaqueurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de frauder la Société d’assurance publique du Manitoba et ses clients. Au sommet de la liste des cinq types de fraudes les plus fréquents de cette année figurent les réclamations trompeuses, l’utilisation efficace d’outils d’analyse et le personnel astucieux de la Société.
« La Société d’assurance publique du Manitoba dévoile chaque année sa liste des cinq pires escroqueries pour sensibiliser la population aux coûts des fraudes liées à l’assurance automobile ─ bon an, mal an, il en coûte environ 50 $ par client » a affirmé Curtis Wennberg, chef de l’exploitation de la Société. « Le document tient compte des circonstances particulières de chaque fraude, des économies financières que font les contribuables de la Société, et de l’excellence dont font preuve les enquêteurs pour débusquer les fraudeurs ».
Nous invitons toute personne pouvant fournir des renseignements sur la fraude à l’assurance auto à appeler la ligne antifraude de la Société au 204 985-8477 ou au 1 877 985-8477 (sans frais). Tous les appels sont anonymes.
Les demandes suspectes sont traitées par la Section des enquêtes spéciales (SES) de la Société. À la fin du mois de novembre, les économies réalisées sur les réclamations s’élevaient à plus de 13 millions de dollars pour la Section qui compte près de 1 000 enquêtes à son actif.
No 1 « Incinération de la dette »
L’assuré a fait une demande d’indemnisation auprès de la Société, en alléguant que sa caravane toute neuve avait été volée d’un entrepôt situé dans une communauté rurale du Manitoba. Le matin même, la caravane a été trouvée à 10 kilomètres de la ville, complètement incinérée et encore fumante sur une route de gravelle.
Un enquêteur de la SES de la Société s’est immédiatement rendu sur le site pour prendre des photos et déterminer la route empruntée par le voleur. Sur le chemin du retour, il a remarqué la présence d’une caméra de surveillance juchée sur un bâtiment qui faisait face à la route. Des extraits de la vidéo de surveillance, aux environs de minuit, montraient une camionnette remorquant une caravane, qui ressemblait beaucoup à celle du même modèle et de la même année que possédait le plaignant.
L’enquête a également révélé que le propriétaire de la caravane avait des problèmes financiers.
Au cours de l’entrevue avec l’enquêteur de la SES, l’assuré a nié toute participation au vol. Il refusait toutefois de donner à l’enquêteur accès à sa camionnette, ce qui aurait permis à la Société de télécharger les données dévoilant le lieu où se trouvait le véhicule la nuit du vol.
Quelques jours après cet entretien, l’assuré a pris contact avec la Société et a retiré sa demande d’indemnisation, en signant un désistement. Le montant des économies pour la Société a été estimé à 37 000 $.
No 2 « Comptabilité créative »
Après avoir subi des blessures au cours d’une collision, une cliente est de retour au travail à temps partiel, car elle est incapable de travailler à temps plein en raison des tâches physiquement éprouvantes qu’elle aurait à exercer comme celle de lever des poids lourds. Elle a cependant eu droit à l’indemnité de remplacement du revenu (IRI) de la Société, calculée spécifiquement selon ses anciennes déclarations d’impôt sur le revenu.
Avec le temps, un professionnel expert dans le calcul de l’IRI au sein de la Société a remarqué une anomalie dans une lettre et un courriel que la cliente avait présentés et qui semblaient provenir d’un cabinet comptable. Un échange verbal avec le cabinet comptable a permis d’établir que le courriel et la lettre étaient des documents falsifiés. Les enquêteurs se sont donc livrés à un examen exhaustif, qui a révélé de nombreuses anomalies dans les données fiscales de la cliente en question. Un grand nombre de documents étaient délibérément contrefaits et comportaient différentes polices de tailles variées, des inscriptions mal alignées, des champs de saisie incorrects ou incomplets et des totaux erronés. De plus, elle a déclaré exactement le même revenu au cent près pour deux années différentes.
Grâce à ces informations, les prestations de la cliente ont été supprimées, ce qui a permis à la Société et à ses clients de faire des économies évaluées à près de 800 000 $ : un montant établi grâce aux prédictions de versements. La Société tente également de récupérer 100 000 $.
No 3 « Sale lièvre! »
Le conducteur a déclaré qu’un lapin était soudainement sorti des buissons et avait couru devant son véhicule. Le conducteur surpris a freiné brusquement pour l’éviter, mais sa voiture s’est dirigée tout droit vers un poteau. Le véhicule a été très endommagé, surtout à l’avant.
L’histoire qu’a racontée le conducteur comportait un certain nombre d’irrégularités qui a attiré l’attention d’un enquêteur de l’IRI expérimenté. L’enquête a révélé par la suite que le client en question, âgé de 20 ans, avait de sérieux problèmes financiers surtout à cause de paiements mensuels élevés pour sa voiture.
Les données téléversées de l’enregistreur de données routières du véhicule ont révélé que la voiture accélérait au moment de la collision, contrairement à la version du conducteur qui affirmait qu’il avait freiné avant de heurter le poteau. Comme les preuves contredisent le témoignage du conducteur, sa demande d’indemnisation a été rejetée. Le montant des économies pour la Société et ses clients a été estimé à 31 000 $.
No 4 « Monsieur Bénévole »
Un client prétendait ne pas être en mesure d’effectuer un travail très exigeant sur le plan physique après une collision. Peu de temps après, il a commencé à recevoir l’indemnité de remplacement du revenu (IRI) de la Société. Après quelques mois cependant, un gestionnaire de cas de la Société a commencé à avoir des doutes à propos du prestataire. Le fichier a été transmis à l’IRI de la Société dont l’enquête a révélé que monsieur Bénévole, âgé de 33 ans,
travaillait comme employé dans un magasin de détail de Winnipeg et conseillait les clients. Un jour, il a servi, sans s’en rendre compte, un enquêteur de la Société et plusieurs autres personnes chargées de le surveiller.
Lorsqu’on l’a confronté et mis au fait de toute l’information contre lui, monsieur Bénévole a nié qu’il travaillait, mais a expliqué qu’il offrait ses services à titre de « bénévole ». Les prestations du client ont pris fin, ce qui a permis à la Société et à ses clients de réaliser des économies évaluées à près de 300 000 $.
No 5 « Quelqu’un vous a à l’œil »
Après avoir subi les affres d’une collision, le citoyen de Winnipeg affirmait avoir été trop traumatisé pour conduire sa propre auto et ne se sentait même pas à l’aise de prendre place dans une voiture. Souffrant également d’un certain nombre de blessures, il ne pouvait pas retourner au travail d’agent immobilier et a commencé à recevoir des indemnités de remplacement du revenu.
Au fur et à mesure que le temps passait, plusieurs anomalies que le gestionnaire de cas de la Société avait remarquées ont commencé à faire surface. L’IRI de la Société a donc été saisi du dossier. L’enquête qui a suivi a révélé que le citoyen était retourné à son emploi d’agent immobilier qui consistait à faire visiter régulièrement des maisons à ses clients, à négocier la réhabilitation de divers sites de rénovation avec des entrepreneurs et à se rendre partout dans la ville, et ce, sans apparemment souffrir d’aucun malaise.
Une fois, le gestionnaire de cas l’a appelé et le citoyen murmurait en prétendant qu’il se trouvait au cabinet d’un médecin. Au cours de cette conversation, l’homme faisait en fait visiter une maison à des clients, tout en étant également observé par les enquêteurs.
Avec toutes ces preuves en main, sa demande a été rejetée. Le montant des économies pour la Société a été estimé à 110 000 $.